DPE, LE NOUVEAU LEVIER DE LA RENOVATION ENERGETIQUE

Depuis quinze ans qu’il existe, le DPE a souvent été mal considéré, réduit à sa seule étiquette énergétique affichée dans l’annonce immobilière. Avec la réforme du diagnostic (annoncée pour le 1er juillet 2021), le DPE occupe une place bien plus grande et devient le véritable moteur de la rénovation énergétique. 

Locataire ou propriétaire, tout le monde a déjà reçu un rapport de DPE entre les mains. Depuis son apparition en 2007, le diagnostic a fait couler beaucoup d’encre. Peu à peu entré dans les mœurs, mais pas toujours compris, il a souvent été décrié pour son prétendu manque de fiabilité. À l’origine, le diagnostic avait pour vocation d’informer les Français sur leur consommation énergétique, et de les sensibiliser à la maîtrise de leur facture énergétique. Sauf que les lignes ont bougé.  


Au 1er juillet 2021, un tout nouveau DPE, désormais opposable, fera son apparition. Pour le moment, deux décrets définissant de nouvelles règles d'affichage et de nouvelles durées de validité, sont parus en décembre dernier. D’autres textes sont attendus dans les semaines à venir, pour préciser notamment la méthode de calcul. Terminée la méthode sur factures, hormis quelques rares exceptions, tous les bâtiments passent à la méthode 3CL !
Derrière cette refonte purement technique, c’est le rôle du DPE qui évolue de manière significative. L’interdiction en 2028 de louer un logement F ou G, le démontre : le gouvernement fonde désormais de nouvelles catégories juridiques sur les étiquettes énergétiques. Le DPE devient le principal levier de la rénovation énergétique, sur lequel reposent désormais de nombreuses mesures. 


DPE, bien plus qu’une simple étiquette 

D’une main, le gouvernement multiplie les interdictions à l’encontre des passoires thermiques (lire notre article), de l’autre, il distribue des aides toujours plus généreuses pour encourager à la rénovation. Le nouveau DPE est à son image. Le rôle du diagnostiqueur et de son DPE n’est pas seulement de décerner des bonnes ou des mauvaises étiquettes, mais d’accompagner les propriétaires dans leur démarche. En particulier ceux des biens classés en F ou G, qui risquent fort de se trouver désemparés face à la cascade d’interdictions à venir. 

Car si le DPE reste distinct d’un audit énergétique, il comprend aussi de précieuses recommandations pour le propriétaire. Avec quelque 35 000 DPE réalisés chaque semaine en France, le diagnostiqueur dispose d’une expérience unique. Il est capable d’identifier les points faibles du logement et les travaux à mener en priorité -pas forcément les plus coûteux- pour améliorer la performance énergétique du bien : ici, des combles perdus à isoler, là une chaudière à remplacer, etc. Autant de travaux -souvent largement financés par les aides à la transition énergétique- qui permettront à un bien de sortir de son état de « passoire thermique ». Le DPE est toujours là pour fournir une étiquette, mais ses recommandations occupent désormais de plus en plus de place. Du diagnostic, toujours, mais avec davantage de conseil. 

12 Février 2021